Kinderzimmer - Valentine Goby
1944. Mila, résistante, est arrêtée et déportée à Ravensbrück au moment même où elle se découvre enceinte. Sur les conseils de l’infirmière lors de la visite médicale, elle décide de cacher sa grossesse autant que possible. Dans le blok, au milieu des maladies, de la faim, des actes de résistance et du marché noir, la solidarité s’organise autour d’elle et de son enfant à naître, qui rejoindra par la suite la chambre des enfants.
Encore un livre sur la Seconde guerre mondiale ? Oui, mais pas un livre de plus selon moi : un livre à part. Quel talent, quelle jolie plume faut-il pour tirer de cette noirceur, de cette horreur, un roman aussi beau et plein d'une émotion qui ne soit pas tire-larmes... Valentine Goby ne nous épargne rien de la maladie et de la puanteur, des coups et de la mort ; de la survie de ces milliers de femmes qui, dans une promiscuité inimaginable et confrontées à la faim et aux travaux qui, on le sait, les font mourir à petit feu, se raccrochent au moindre espoir, à un repas évoqué à défaut d’être consommé, aux souvenirs qui illuminent autant qu’ils peuvent faire désespérer.
« Encore » un roman sur ce sujet, mais qui nous permet de découvrir une réalité encore fort méconnue (pour ma part) malgré tout ce que l'on a pu voir et lire déjà : celle de la chambre des enfants, de ces femmes qui arrivaient dans ce lieu de mort en portant la vie.
C’est un superbe roman que j'ai terminé hier matin, mon fils de 14 mois endormi sur mon ventre après un xième réveil nocturne, prenant pleinement conscience de la chance qui est la mienne d'être réveillée par lui, de pouvoir dormir près de lui, l'allaiter autant qu'il le souhaite, sans craindre d'avoir à compter les jours qui nous sont offerts.
J’ai découvert Valentine Goby avec ce titre, nul doute que je m'empresserai de rechercher les autres!
J’ajouterais, en tant qu’enseignante, que c’est un roman nécessaire, parce que nos élèves semblent de plus en plus oublier que tout cela n’est pas qu’une fiction. Un roman qui me semble une très belle occasion pour une exploitation conjointe en français/histoire, dans le cadre d’un travail sur la Seconde guerre mondiale.
1/6