Dévoile-moi - Sylvia Day - Ce que Marguerite lit

20 juillet 2014

Dévoile-moi - Sylvia Day

Elle vient d’arriver à New York, il est businessman. Elle est jeune, il est riche et sexy. Elle est séduite, il la désire. Ils se donnent rendez-vous, ils se revoient. Régulièrement. Elle est marquée par son passé, il dissimule des secrets. Une relation tumultueuse et sensuelle de faite plaisir assumé et d’une grande liberté.

Attention les yeux! Aujourd'hui, Marguerite teste le Mommy Porn. Enfin, aujourd'hui... Il m'a fallu plusieurs jours pour en venir à bout, disons-le de suite. Je me doutais bien que nous ne serions pas faits pour nous entendre, mais c'était le thème de juillet du Challenge Un genre par mois proposé par Iluze et, vous me connaissez, j'ai décidé de jouer le jeu jusqu'au bout. J'avais cru comprendre qu'il était "un peu moins pire" que le fameux 50 nuances de Grey (mieux écrit, héroïne moins nunuche), alors, ma foi, pourquoi pas...

Mouais.

Gideon Cross est jeune, viril, beau, viril, riche, viril, puissant, viril, autoritaire et -surtout- viril. Il a un prénom à coucher dehors, mais comme il est viril, ça passe (pour Eva, hein, pas pour moi). Il a des poils qui dépassent en bas des manches de ses chemises et c'est soooooo viril. Il a un vocabulaire assez limité et orienté ("je t'aime", Gideon ne connaît pas), mais comme il est viril, ça passe aussi. Il transpire à mort quand il fait du sport (comme tout le monde, donc) (enfin, comme tous ceux qui font du sport), mais Eva trouve ça teeeeeeeellement sexy qu'elle lui interdit de se doucher, dites donc!

Je ne sais pas ce qu'il en était d'Anastasia (c'est bien son prénom?), mais heureusement qu'Eva est considérée comme moins cruche! Ok, j'exagère. Certes, elle se vautre lamentablement, les quatre fers en l'air, lors de leur première rencontre (au boulot, bien sûr, histoire de faire plus sérieux), mais elle a un job bien payé. Enfin, ça, on ne sait pas, en fait. Je reformule. Elle a un job qui lui permet de manger régulièrement au resto, tous frais payés par le patron. En parlant de ses frais, elle a également un beau-père plein aux as qui lui fournit une limousine, une mère névrosée qui l'espionne via son gsm, un colocataire (bisexuel) mannequin qui l'emmène faire du shopping et l'aide à assortir ses boucles d'oreilles en diamant à ses Jimmy Choo (ça doit être son côté homo, on n'en est pas à un cliché près), et un nouveau petit ami donc, très viril riche, qui lui fournit une deuxième limousine (et c'est là qu'on se dit que la nana a vachement réussi dans la vie).
Bref, Eva est donc peut-être moins cruche que sa copine, mais elle n'a aucune constance (c'est bien beau de commencer en affichant un certain caractère ou en balançant des réparties, mais si c'est pour lui tomber toute cuite dans le caleçon à la première oeillade, voire lui sauter dessus elle-même...) et ses réactions disproportionnées (dans un sens comme dans l'autre, d'ailleurs : façon chienne en chaleur, façon groupie ou tendance réactions hystériques) lassent rapidement. Gideon ne m'a pas paru plus crédible, l'auteur (pour le rendre plus drôle? plus humain?) lui prêtant des réparties qui, selon moi, n'ont pas du tout leur place dans sa bouche (pour celles (ceux?) qui l'ont lu, je pense notamment à la scène où, trouvant la robe qu'il a lui-même offerte à Eva trop peu couvrante, il lui propose de porter un imperméable, un trench-coat ou une étole). Au final, tout cela manque cruellement de cohérence et de réalisme.

Vous dites? L'intrigue? Quelle intrigue? Rien, nada, que dalle. Ah si! pardon! De temps en temps, la demoiselle prend la mouche (quand elle prend conscience qu'un mec aussi viril ne l'a sans doute pas attendue pendant 25 ans), part en claquant la porte et est récupérée, en larmes, deux rues plus loin. La scène commence au lit, intermède dispute-départ-larmes, et se termine au lit. Si vous avez lu la première scène du genre, vous pouvez franchement passer des pages les fois suivantes, vous ne raterez rien (enfin, si, la description des abdos, épaules, poils et engin de Gideon, qui sont, vous vous en doutez, virils).

Bref, des pages, j'en ai passé, et pas qu'un peu, mais -n'écoutant que mon courage et ayant une réputation d'abnégation à défendre- je suis allée jusqu'au bout (du bouquin, je précise). Parce qu'il y a, quand même, un petit suspense, les deux amants ayant chacun un lourd passé, et petite curieuse, je voulais les détails (scabreux). Que nenni! Eva lache le morceau assez rapidement, mais pour Gideon, vous l'aurez dans l'os. La suite dans le tome 2, mes amis! Je vais vous dire : tant pis pour ma curiosité et mon abnégation, mais le tome 2, c'est au-dessus de mes forces.