Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ce que Marguerite lit
29 août 2014

Silo - Hugh Howey

silo

Dans un futur indéterminé, des survivants vivent depuis plusieurs générations dans un immense silo creusé dans la terre, à l'abri d'une atmosphère devenue toxique. Seul un immense écran relayant les images filmées par des caméras les relie au monde extérieur. Lorsque cette société bannit l'un des siens, il est envoyé dehors, vers une mort certaine, et pourtant, tous sans exception vont, avant de mourir, nettoyer les capteurs des caméras. Pourquoi?

 

Il m'aura fallu plusieurs jours avant de rédiger cet avis. Le temps de savoir jusqu'à quel point j'avais aimé, en fait.

Dans un futur indéterminé, la vie sur Terre est devenue impossible, l'air irrespirable. Les rescapés vivent sous la surface de la Terre, dans un silo de plusieurs dizaines d'étages, organisés autour d'un escalier en colimaçon. Tout est prévu pour (sur)vivre : appartements, fermes, pouponnières, systèmes de régulation de la température, de traitement des eaux, d'assainissement de l'air, serveurs informatiques, postes de police... La population est et doit rester limitée; les naissances sont donc soumises à une tombola, chaque couple gagnant alors le droit d'essayer d'avoir un enfant, pendant un an. Des jetons permettent de manger, de prendre congé, de "voyager". On ne sait ce qui s'est passé, pourquoi il a fallu creuser, qui en a pris la décision et quand. On sait en revanche qu'il ne faut pas espérer sortir, sous peine de mourir. Et à la moindre déclaration en ce sens, c'est la condamnation : vêtu d'une combinaison et d'un masque, le condamné est expulsé, avec juste assez d'air pour lui permettre de nettoyer les lentilles des caméras qui fournissent au silo de rares images de l'extérieur.

Comme dans d'autres dystopies, la population est divisée en plusieurs "castes", plusieurs classes sociales, selon l'étage occupé, selon le métier exercé, le tout n'allant pas sans quelques frictions. Le silo comprend 144 étages, répartis en 3 niveaux, dont les occupants se mélangent très peu. Seuls les porteurs s'épuisent à en gravir toutes les marches. Dans cette société très hiérarchisée, chacun ne semble vivre que par/pour le travail. Les relations amicales sont peu présentes, les relations amoureuses doivent être déclarées, il y a très peu de livres (uniquement d'anciens livres pour enfants), pas d'activités artistiques ou de loisirs. On se doute bien que certains étouffent et que tout le monde n'acceptera pas cette chape de silence, cette interdiction de demander des explications.

C'était une belle idée de départ, de même qu'une sacrée prise de risque. En effet, comment tenir plusieurs centaines de pages dans un espace aussi restreint, à monter ou descendre inlassablement des milliers de marches à chaque fois que l'on veut rencontrer quelqu'un ou communiquer. Contrairement à ce que j'appréhendais, je suis assez vite entrée dans l'histoire et n'ai pas trouvé cela trop répétitif, même si j'avoue avoir parfois eu l'impression de tourner en rond en compagnie des héros, au sens physique du terme : je n'étais pas loin d'avoir le tournis ou de me sentir enfermée voire oppressée. Mais peut-être est-ce justement là le signe que Hugh Howey a atteint son but. Je regrette par contre que certains personnages ne soient pas davantage approfondis, que l'auteur se soit centré sur leurs actions plus que sur leurs émotions ou leurs sentiments qui, bien qu'évoqués, passent trop au second plan. En outre, il me semble que les chapitres se révèlent d'un niveau un peu inégal, certains étant par exemple plus dynamiques et d'autres beaucoup trop lents.

Pour répondre à la question posée plus haut, oui, j'ai aimé, mais il manquait un petit truc en plus. Oui, je lirai la suite, ne serait-ce que parce que je me suis posé pas mal de questions, et que j'espère des réponses. Mais pas tout de suite. Là, j'ai mal aux jambes.

 

En août, avec Iluze, nous lisions de la science-fiction.

un-genre-par-mois-août

 

8ème auteur découvert dans le cadre du challenge de Mira Tomique

Mira

Publicité
Publicité
Commentaires
Ce que Marguerite lit
Publicité
Archives
Mes auteurs favoris

Delphine de Vigan
Olivier Adam
Sorj Chalandon
Agatha Christie
Olivier Norek
Anna Gavalda
Oliver Jeffers
René Barjavel
Armel Job
Daniel Pennac
Sebastian Meschenmoser
Francis Dannemark
Publicité