Le journal de Philol - Yaël Hassan

Un peu de littérature ado, pour changer. Voila longtemps que je voulais découvrir Yaël Hassan, dont j'avais entendu beaucoup de bien. Ce fut chose faite avec ce titre.

Philomène, surnommée Philol, vient l'entrer au lycée et de fêter ses 15 ans. A cette occasion, sa mère lui a offert un journal, cadeau que la demoiselle trouve ringard au possible. Quel intérêt, d'écrire sa vie dans un carnet, alors qu'on a un blog, un profil facebook, des copines connectées et pendues au téléphone? La jeune fille décide finalement de jouer le jeu, et de nous raconter sa vie, tout au long de cette année de Seconde.

Amitié, amour, rivalité, familles recomposées, rumeurs, harcèlement, risques liés à internet..., l'auteur brasse pas mal de thèmes propres à l'adolescence. Le problème? Le manque de profondeur et de points de vue, tout reposant sur les épaules de Philol. Il y a, dans la première partie du journal, un manque de lien, de fil conducteur : les entrées se suivent, un peu comme s'il fallait bien parler de sa mère, puis de son père, puis de l'école, le tout me donnant l'impression de passages obligés plutôt que d'un cheminement pensé, réfléchi. La vie de Philol devenant ensuite un peu plus mouvementée, la suite du journal devient heureusement plus construite et intéressante. Malgré tout, cela reste fort superficiel et rapide, à l'image de la narratrice. Et malgré son goût pour les livres et son dégoût du langage sms, je n'ai absolument pas réussi à m'attacher à elle.

On mettra cela sur la différence d'âge, et on retentera l'expérience avec un autre titre : je ne m'avoue pas vaincue. Plus sérieusement, je me dis qu'une chose est de lire de la littérature ado (souvent de bonne qualité, au demeurant), une autre en est de lire un récit censément écrit par un ado : langage, vocabulaire, centres d'intérêt, guéguerre entre filles... : je ne faisais clairement pas partie du public visé, mais j'imagine qu'un certain nombre d'adolescentes devraient y retrouver leur compte. 

12ème auteur découvert grâce au challenge de Mira Tomique