Miséricorde

Pourquoi Merete Lyyngaard croupit-elle dans une cage depuis des années ? Pour quelle raison ses bourreaux s'acharnent-ils sur la jeune femme ? Cinq ans auparavant, la soudaine disparition de celle qui incarnait l'avenir politique du Danemark avait fait couler beaucoup d'encre. Mais, faute d'indices, la police avait classé l'affaire. Jusqu'à l'intervention des improbables Carl Mørck et Hafez el Assad du Département V, un flic sur la touche et son assistant d'origine syrienne. Pour eux, pas de cold case ... 

Un polar danois... Bigre, voila qui va nous changer des suédois ;)
Des avis enthousiastes lus de-ci de-là m'avaient donné envie de découvrir cet auteur, notamment -surtout- pour son petit côté Cold Case (oui, j'adorais cette série et ses bandes sonores). Miséricorde, remporté lors d'un concours organisé par Plume de Cajou (encore merci!) étant justement le premier de la série, il va de soi qu'il n'est pas resté longtemps dans ma PAL (et ça râle, et ça geint, et ça maugrée que le dernier arrivé a doublé tout le monde dans la file...)

A l'arrivée... Arf, je dois avouer que je ne suis pas totalement convaincue et que je me sens moins enthousiaste que je l'aurais souhaité. Certes, c'est du bon polar, correct, classique, avec sa dose de policier borderline et ce qu'il faut de psychologie. La réouverture de vieux dossiers est une idée originale, de même que le thème de la disparition/séquestration, qui nous change agréablement des enquêtes post-mortem et rend la lecture assez addictive. L'auteur alterne en outre des chapitres concernant l'enquête et d'autres nous faisant côtoyer la victime, ce qui nous donne une longueur d'avance sur les policiers et contribue à faire monter la tension.  

Oui, mais... Certains détails me tarabustent. Les choses peinent un peu à se mettre -lentement, longuement- en place. Carl est mis au placard (pardon, au sous-sol) après une fusillade qui a laissé des traces, il n'a pas forcément envie de se fouler, ok. Mais quand même : il faut attendre la 146ème page avant qu'il s'y mette et ouvre lui-même le dossier (les pieds sur le bureau, of course). J'admets cependant que tout roule assez bien par la suite, les rebondissements s'enchaînent... même si on connaît le coupable et son mobile depuis un bail (là n'était peut-être pas l'intérêt principal de J. Adler-Olsen, mais moi j'aime bien être surprise et ne pas connaître les tenants et aboutissants d'une affaire dès le début).
Autre détail qui m'a fait lever les yeux au ciel : la perquisition chez le suspect qui -oh ben ça alors!- a justement laissé tous les documents l'incriminant en une pile bien ordonnée (j'exagère à peine). 
Enfin (attention spoiler) la fin miraculeuse m'a laissée totalement de marbre. Merete sort d'un coma de 15 jours, supposément aphasique et victime de lésions cérébrales, et parle tout de suite, de même que son frère qui prononce là son premier mot depuis 25 ans... Mouais...

Il reste que c'est globalement du bon ouvrage, que le duo, atypique, s'avère attachant, et que l'auteur a l'intelligence de laisser des questions en suspens, concernant d'une part une seconde enquête, et d'autre part ses personnages. De quoi lire le titre suivant, donc. Et s'il pouvait virer l'insupportable peut-être-future-ex-épouse de Carl, ce serait sympa...

Comments

[paikanne]

J'en garde un bon souvenir :-)